Jeudi 17 Mai 2012
Nous partons de Vukovar vers 8 heures après un excellent petit déjeuner en présence des propriétaires dont nous garderons un bon souvenir. Vers la fin de la ville nous dépensons nos derniers kunas (monnaie de la Croatie) dans une petite épicerie car ils ne sont monnayables qu’en Croatie, il est donc inutile d’en garder. Nous devons suivre la route et il y a déjà un trafic intense. Trente kilomètres plus loin nous passons Ilok, dernière ville croate avant la Serbie. Le passage devant la douane de sortie croate se fait comme d’habitude par une vérification des papiers et on repart. La route monte un peu. J’aurais aimé prendre un dernier souvenir de ce pays par une photo mais dans ces pays là, cela n’est pas bien apprécié. Tant pis, on s’en passera. Environ un kilomètre après, j’aperçois le panneau indiquant le territoire Serbe. De loin, à l’abri des regards, je prends une photo incognito. La douanière dans une vie ancienne devait être une porte de prison. Ou au moins sa cousine germaine. Accueil glacial, elle nous prend nos papiers d’identité et s’enferme dans sa guitoune. Elle en ressort qu’un quart d’heure plus tard pour nous envoyer un OK après nous avoir quand même demandé d’où l’on venait, où l’on allait ce que nous pensions faire. Notre parcours à vélo ne devait pas la convaincre pourtant l’eurovelo6 est le chemin qui doit tisser un lien amical entre les diverses nations traversées…. et les peuples. Bien sûr il est hors de question de prendre une photo (je m’en doutais bien, si par hasard on était des espions…..). La route est déserte, nous sommes les seuls à l’utiliser. Les paysages ont changé et malgré quelques montagnes tout au fond, c’est vraiment monotone et seuls quelques dos d’ânes en guise de montées (d’ailleurs assez abruptes) égayent notre trajet. Nous avons pris la décision d’éviter la ville de Novi-sad, bien trop importante et sans aucun cachet en restant sur la rive droite du Danube. On voit cette ville juste en face de nous dominée par un château ou peut être un fort. Le temps de prendre une photo de la ville, ma coéquipière file devant. Quand je me remets en route, je me trouve devant deux panneaux allant à Petrovaradin. Je prends celui de droite mais arrivé à la porte de la ville, il n’y a personne. Elle a probablement pris le panneau de gauche. Le téléphone ne passe pas aussi je remonte les deux kilomètres pour revenir au panneau de gauche et le suivre. Après une très forte descente, je la vois sur un pont en train de m’attendre. On a passé très près de la séparation car les téléphones ne passent toujours pas et il était donc impossible de se retrouver. On file sur Sremski-Karlovci dans une circulation encore plus dense probablement à cause de la proximité de Novi-sad. Depuis ce matin, nous n’avons eu que de la route, les camions nous frôlent à moins de 10 centimètres et dégagent une fumée noire nauséabonde. De plus, sur le côté de la route, le goudron probablement mou en été a été poussé par les roues des camions sur le bord et forme une surélévation assez difficile à gérer. Il fait froid et seules les fortes montées nous réchauffent un peu. Nous suivons maintenant une route pavée qui doit nous conduire à Breska distante de deux kilomètres. Nous demandons où se trouve l’auberge que nous avons sélectionnée et on tombe sur le patron lui-même qui nous propose de passer devant en voiture pour nous monter le chemin. Quelques mots sur le repas gargantuesque du soir car il y avait dans cette auberge la fête pour célébrer une naissance. Un orchestre jouait et chantait quelques airs du folklore serbe et des cochons de lait tournaient sur la broche. Notre repas a débuté par un alcool (que nous avons juste goûté) à volonté, puis une soupe avec des morceaux de viande et des légumes. Ensuite une salade de concombres et tomates et les cochons de lait sont arrivés avec légumes. Les 5 musiciens continuaient à jouer et s’en donnaient à cœur joie. Le dessert fut un excellent gâteau au chocolat. Il y avait au moins 50 invités qui chantèrent jusqu’à 3 heures du matin. Très, très bon souvenir.
Total de la journée : 117 km, moyenne 18,8 km/h pour 6H12 de pédalage.
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