Pour ceux qui penseraient que le chemin portugais est du genre facile, une promenade du dimanche il vaut mieux, tout de suite écarter cette idée. Pour n’avoir jamais grimpé à plus de 14% j’ai eu l’occasion de voir une fois, le GPS marquer 17%. Même si cela ne dure pas très longtemps il faut quand même passer l’obstacle. On rencontre aussi beaucoup de chemins pavés qui sont un inconfort notable pour les cervicales par les tressaillements qu’ils provoquent. Avant et après Porto, ce genre de chemin est courant, assez long, parfois sur des kilomètres. Mais rien n’effacera l’amabilité propre aux Portugais. Pour avoir traversé une grande partie de l’Europe, je n’avais jamais rencontré cette convivialité. Une fois, sur une petite route nous avions crevé et l’on s’apprêtait à réparer le pneu. Quelle fut notre surprise de voir les voitures s’arrêter pour proposer leur aide. Et que dire des personnes qui dans les villes nous accompagnaient spontanément à pieds pour nous monter le chemin, délaissant leurs occupations. Il y aurait nombre d’anecdotes de ce genre à raconter. On est bien loin du « business Camino Frances ». Un petit exemple : nous sommes arrivés à Porto le jour des communions qui, au Portugal est un jour férie. Aimé désirait acheter une bouteille de Porto d’une marque spécifique qu’un serveur nous avait conseillée. Malheureusement tous les magasins étaient fermés. Le lendemain nous apercevons cette bouteille dans la vitrine d’un petit restaurant ou nous mangions. Intrigué le patron nous demanda pourquoi nous regardions ce vin. Sans hésiter, il offrit cette bouteille.
La vie peu est chère au Portugal, encore moins qu’en Espagne. On peut manger correctement pour 6 à 8 euros boissons et café compris. En cette année 2016 nous avons subi les caprices du temps comme partout en Europe mais cela n’a pas été un frein insurmontable. Mais lassés de cette météo capricieuse, nous avons stoppé notre trajet à Santiago au lieu de continuer vers Fisterra.
Je recommanderai fortement ce chemin assez court (environ 600 kilomètres) surtout pour cet accueil presque introuvable ailleurs. Les villes rencontrées sont magnifiques (Lisbonne, Porto, Coimbra….) et ne posent pas trop de problèmes pour les traverser. Le balisage est parfois aléatoire mais avec un bon guide, on s’y retrouve toujours. Jusqu’à la frontière espagnole, il y a peu de pèlerins et le chemin est tranquille. On trouve toujours des logements corrects. Pour les cyclistes, il n’existe pas de guide spécifique et le chemin piétonnier est parfois impraticable pour les vélos. Bien étudier avant de partir les portions à éviter. Nous avons eu du mal à trouver un moyen de transport avec les vélos jusqu’à Lisbonne. Ce souci réglé, tout s’est très bien passé lors du trajet.
Une fois de plus, la petite équipe a été exemplaire, aucun tiraillement même le plus minime n’a été à déplorer. Il est vrai que nous commençons maintenant à bien nous connaître. Probablement nous repartirons ensemble pour un autre trajet.