Lugo – Pedrouzo

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Mardi 9 Juin 2015

Départ plus tardif, peut être est ce que nous sentons la fin du voyage. Il est 6 heures 45. On commence à traverser Lugo, chose pas très facile car c’est quand même une grande ville. Nous désirons rejoindre une petite route précise mais comme la circulation est assez dense, on se trompe et il faut l’amabilité d’un passant pour nous remettre dans le droit chemin. Les bars étant ouverts, on en profite pour prendre le petit déjeuner. Nous trouvons enfin la route recherchée. Elle est toute petite, étroite, calme mais elle ne cesse de monter ou descendre. Il ne fait pas chaud, la brume est déjà là ne laissant pas passer le moindre rayon de soleil. Il fait de plus en plus froid. Nous avons la surprise de rencontrer deux pèlerins polonais qui se rendent à Melide. Nous bavardons un moment, ce sont deux professeurs qui accomplissent le pèlerinage vers Compostelle. Il est assez rare sur ce chemin du Nord de voir des personnes. Moment d’agréables échanges puis nous nous quittons chacun reprenant son chemin. Nous atteignons Melide ce qui signifie que maintenant nous allons suivre le Camino Francés et ses interminables colonnes de pèlerins. A midi nous nous laissons tenter une fois de plus par un repas de poulpes. Elles sont préparées devant nous après être cuites dans de grandes marmites. Pour le folklore et surtout pour épater la galerie, le cuisinier soulève de temps ces d’énormes poulpes pour les monter au bout d’une grande fourchette (voir photos). Cuites elles seront alors découpées et servies avec un peu d’huile d’olive, parsemées de piment. Nous décidons de faire le point dans une heure pour savoir si on s’arrêtera à Gozo ou avant. Le chemin est devenu une interminable traînée de chenilles processionnaires représentant un nombre inimaginable de personnes en route vers Compostelle. Cela change de notre trajet depuis Irun où nous n’avons croisé que deux ou trois cyclistes et moins de dix piétons. Il fait très frais et la veste reste de rigueur. On passe Santa Irena et Corine se prend avec Jean-Michel qui est devenu exécrable. Je pars devant avec elle pour chercher un logement car on se doute bien qu’avec tant de monde, se loger deviendra problématique. En effet les deux premières auberges n’ont plus de places à disposition. En sortant d’une pension toujours sans rien avoir trouvé de libre, on aperçoit Jean-Michel qui est devant nous, assez loin. Il ne s’est pas arrêté pendant que nous demandions une chambre. Nous décidons de chercher encore et de prendre le premier logement qui s’offrira. A Pedrouzo (Arca), nous trouvons une auberge de pèlerins qui possède encore quelques places. C’est un dortoir de 14 places et comme il commence à pleuvoir on n’hésite pas, on prend immédiatement l’opportunité. Mais Jean-Michel est devant et il ne possède pas de téléphone. Il devra se débrouiller tout seul, le seul problème est que Corine possède sa crédentiale, passeport obligatoire pour se loger dans les auberges de pèlerins et surtout pour obtenir la Compostella en fin de parcours à Santiago. Il nous faudra absolument le retrouver demain.

Distance parcourue 89 kilomètres pour 6 heures de pédalage. Dénivelé de 1300 mètres.