Préparation physique: comme à l’accoutumé, le voyage avait été préparé physiquement. Au jour du départ soit le 15 avril j’avais emmagasiné un peu plus de 1000 kilomètres en tous terrains. Cela m’a apporté un certain confort et le surtout le fait de ne pas trop souffrir même quand la météo devenait défavorable. Suivre un fleuve peut laisser penser que le chemin sera aisé et facile. Si c’est le cas quelquefois dans la majeure partie du parcours, il n’en ait pas de même surtout quand la piste s’écarte du cours de l’eau. La preuve concrète est le GPS qui à la fin du voyage mentionnait un dénivelé positif de plus de 15000 mètres.
Préparation des vélos: je ne pense pas qu’il soit utile de préciser que pour un tel trajet, le vélo doit être complètement et entièrement révisé. La moindre pièce présentant une usure même minime doit être changée car les mécanos ne sont pas légions tout au long du parcours et ne possèdent que les pièces les plus courantes. Aussi, Il est impératif de prendre avec soi toute pièce qu’il sera difficile à trouver en cours de route. Je présenterai plus loin la liste des outils de première nécessité ainsi que les rechanges spécifiques à mon VTT. Le petit surplus de poids sera très utile et même indispensable si l’on ne veut pas se lamenter sur le bord de la route en cas de besoin. Il est aussi nécessaire d’avoir un minimum de connaissance pour se dépanner de façon autonome lors de crevaison ou petites réparations. Toutes les semaines, je consacrais un bon moment à la vérification et nettoyage des parties en mouvement (chaîne, pédalier, roues…) aussi nous n’avons jamais eu de soucis de ce côté. Miser sur une aide éventuelle des cyclistes de passage peut s’avérer assez inconscient, ceux-ci n’étant pas nombreux voire inexistants suivant le jour de la semaine et de la saison.
Choix du vélo: n’ayant eu aucun problème lors de mes précédentes expériences (Compostelle, Stevenson, canal du midi…) sur le choix d’un VTT tout suspendu et d’un sac à dos modérément chargé (moins de 12 kg), j’avais à nouveau pris cette option. Mais je n’avais pas assez réfléchi sur le fait que la distance et le type de route n’étaient pas les mêmes. En effet, faire Stevenson ou Compostelle par le chemin des pèlerins avec un vélo autre qu’un VTT n’est pas spécialement recommandé, l’Eurovelo6 n’est conçu que pour les vélos et suit toujours une piste ou route praticable sauf en cas de pluie. Après avoir traversé la France d’Ouest en Est, j’ai ressenti une très forte douleur sous les omoplates. Heureusement qu’une ville (Montbéliard) était à proximité et l’achat d’un porte bagage était devenu indispensable. Sans celui-ci probablement je n’aurais pas pu continuer car l’inflammation se serait aggravée de plus en plus. Pour l’eurovelo6, il semble plus judicieux de prendre un vélo type randonneur avec sacoches adéquates de façon à ne rien avoir sur le dos, distance oblige….
Mois de départ et météo: ma coéquipière devant rentrer impérativement vers mi-juin, nous sommes partis le 15 avril, ce qui est trop tôt dans la saison. Nous avons subi du mauvais temps (froid, pluie…) durant toute la partie française et même bien au delà. Si l’on sait que dans la mesure du possible, il faut impérativement éviter les mois de juillet et Août (fréquentation intense de la piste, gîtes occupés et forte chaleur,) l’idéal serait de démarrer vers le début du mois de Mai. Dans certains endroits, la météo peut changer très rapidement. En Allemagne et Autriche, nous sommes passés du jour au lendemain de la chaleur caniculaire au froid le plus intense. Une liste suivra de tous les vêtements emportés.
Préparation logistique: il faut s’y prendre longtemps à l’avance. Les recherches sur le Web ont été très utiles pour les renseignements courants. Il est impératif d’acheter toutes les cartes avant de partir sinon galère assurée pour retrouver son chemin. Au cours du voyage, il sera très difficile de les trouver et seulement en Allemand. Les quatre volumes de “Danube Bike Trail” sont un bon choix mais elles n’existent pas en français (anglais ou Allemand). On peut aussi utiliser dès le départ “La Loire à Vélo” en français mais qui s’arrêtera dès la fin de ce fleuve.
Choix des coéquipiers: la règle d’or à ne jamais transgresser est d’avoir roulé un minimum de kilomètres avec la ou les personnes qui feront partie du voyage. Même si les caractères ne se dévoileront pas (ou très peu) durant ce court laps de temps, cela permettra au moins de voir le niveau physique. De tous les parcours précédents, c’était la première fois que je sautais cette étape importante et l’expérience a prouvé que c’était une grave erreur qui ne se renouvellera pas. Il est aussi primordial de bien cerner la réelle motivation de chaque coéquipier et de se poser les questions adéquates au moindre détail qui ne semble pas coller avec le déroulement du voyage. Partir sans compteur kilométrique et sans appareil photos peut révéler un certain regard non compatible avec ses propres vues sur le trajet. Mieux vaut reporter le projet d’un an et chercher des personnes qui seront en accord complet avec vous, la moindre différence s’accentuant inexorablement au fil des jours au point d’en devenir insupportable gâchant la suite du parcours.
Les logements: faire attention à la période. Partir trop tôt dans la saison impliquera obligatoirement que certains hébergements seront encore fermés. Nous avons rencontrés cette situation plusieurs fois en début de parcours et malheureusement quand le temps était exécrable ce qui nous obligeait à revenir sur nos pas. Sinon dans tous les pays traversés, il n’y a pas eu de problèmes, le tout est de chercher suffisamment tôt dans l’après midi. Vers les 16 heures est une bonne solution. A noter qu’à partir de la Hongrie, les prix sont bien inférieurs qu’en France même parfois (Croatie, Bosnie, Roumanie) presque ridicules.
La nourriture: Nous avons toujours trouvé de quoi se ravitailler sans trop de problèmes. On trouve une épicerie même dans les villages les plus reculés. Faire attention quand même de la présence de ces villages à l’heure propice. Pour boire, la prévoyance est de mise avant d’être à court et en quantité suffisante surtout si la chaleur est de la partie. Il n’y a pas de point d’eau potable d’où impossibilité de se ravitailler ailleurs que dans les commerces d’alimentation. Pour éviter tout risque de contamination ne prendre que des bouteilles bouchées. Quelques cachets pour dépolluer l’eau en cas de besoin incontournable seront glissés dans les bagages.
Monnaie: jusqu’en Slovénie, on ne trouve que l’Euro donc pas de problèmes. A partir de la Hongrie les monnaies diffèrent dans chaque pays. L’astuce est de prévoir une certaine quantité de billets (en Euros) de petites valeurs avant de quitter cette zone. Cela permettra de ne changer que ce que l’on a besoin au fur et à mesure car les frais de change si l’on se sert de la carte bleue sont assez importants. A noter que sur demande on peut payer parfois en euros les logements et quelquefois les supermarchés. Les espèces du pays n’ont cours que dans le pays même. Elles ne sont pas échangeables dans un autre pays. Donc ne changer que le strict nécessaire et faire quelques emplettes pour écouler le surplus avant de sortir du pays. En Roumanie nous avons rencontré un couple qui possédait une quantité importante de dinars serbe dont ils ne savaient que faire. Bien ennuyeux…….sinon à retourner en Serbie.