Après avoir roulé de l’Atlantique à la Méditerranée en 2015 avec Aimé et Corinne, la petite équipe avait décidé avant de se quitter et de regagner les logis familiaux respectifs et d’essayer d’organiser quelque chose ensemble en 2016. Chacun devait proposer un parcours d’environ 800 kilomètres mais qui ne devait pas dépasser 3 semaines, Corinne ayant des obligations familiales et ne pouvant s’absenter plus. Dés la fin de l’année chacun émettait ses propositions. Aimé désirait monter vers les pays nordistes, pour ma part je proposais de partir de Budapest en Hongrie et de suivre l’Eurovelo6 jusqu’à la mer Noire en Roumanie n’ayant pas terminé ce trajet en 2012. Corinne était attirée par les pays sudistes Espagne et Portugal. Nous nous somme alors souvenus des paroles très alléchantes des pèlerins rencontrés ici ou là et ayant parcourus le chemin portugais reliant Lisbonne à Saint Jacques de Compostelle. Tous étaient enchantés, émerveillés par l’accueil des autochtones. Si bien que cette idée pris le dessus et nous recherchâmes la possibilité de faire ce trajet. Bien vite nous fûmes confrontés au problème d’amener nos montures jusqu’à Lisbonne. Il n’y avait pas de possibilités par les bus, et avec les trains, il fallait traverser l’Espagne et la RENFE qui est l’équivalent de la SNCF en France n’accepte pas et ce sous aucune forme le transport des vélos. Pendant deux mois nous avons galéré en recherches et au mois de Février 2016 nous allions abandonner le projet quand sur internet nous prîmes connaissance d’un récit d’une personne qui avait fait le trajet Irun-Lisbonne avec son vélo, la seule condition imposée était de prendre un compartiment individuel pour deux personnes. Seulement deux agences faisaient cette proposition, une à Lyon l’autre à Bruxelles. Corinne habitant dans la banlieue de cette ville, se renseigna et effectivement il y avait cette possibilité. Aimé désirait rejoindre Porto et passer quelques jours de vacances avec sa femme au Portugal avant de faire le chemin. Il se débrouillerait donc autrement. Comme il n’y avait pas de problème pour rejoindre Irun avec les vélos par le train cette solution fût adoptée. Les guides cyclistes concernant le chemin Portugais n’existent pas, il nous faudrait donc nous contenter de ceux piétonniers et adapter en conséquence. Le départ fût décidé pour le Jeudi 19 Mai 2016. Mais ce que l’on ne pouvait deviner c’est qu’à cette date une grève des trains commencée depuis plusieurs jours, nous empêcherait de rejoindre Irun. L’option automobile jusqu’à cette ville s’imposait obligatoirement et changeait un peu notre organisation. Trouver un logement à Lisbonne qui pouvait abriter les vélos n’est pas chose facile. Enfin après plusieurs jours de recherches actives, nous en trouvâmes un non sans difficultés il faut bien le dire.
Je ne reviendrai pas sur la préparation physique car comme à mes habitudes, elle fut la même que pour mes trajets précédents. Pour ceux (novices ou pas) qui envisageraient un parcours de plusieurs semaines, j’insisterai sur la logistique qui se prépare bien longtemps avant le départ. Il y a toujours des impondérables là où on les attend le moins et qui prennent énormément de temps. Prendre ce point à la légère peut tout faire annuler à la dernière minute. Le choix de ses coéquipiers est aussi primordial, on passe 24 heures sur 24 ensemble et si l’on ne se connaît pas, une rencontre est nécessaire et même obligatoire.
C’était donc reparti pour la quatrième fois vers le tombeau de Saint Jacques. Moi qui en 2009 disais qu’un seul chemin de Compostelle était suffisant………il vaudrait mieux parfois tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de parler. J’en prends bonne note pour les années qui vont suivre.