Estella – Navarette camino frances


Lundi 15 Juin

Nous quittons le gite après un frugal petit déjeuner pour rencontrer sitôt la sortie de la ville franchie, la fontaine à vin à la bodegas Irache. Arrêt obligatoire mais nous ne gouterons pas le vin car il est trop tôt et juste après le café ce n’est pas à recommander. Mais il paraît (aux dires des téméraires) qu’il est tout à fait acceptable. Une fine pluie se met à tomber. On traverse les vignes parfois dans de rudes montées, ce qui avec la pluie rend le chemin très glissant. La fontaine Fuente de los Moros qui est plutôt un trou d’eau assez profond marque la fin de la montée et l’on aperçoit dans le lointain le clocher de l’église de Monjardin. La pluie cesse et nous enlevons pour la troisième fois depuis ce matin nos k-way. Beau chemin, on roule bien et on avance rapidement. Soudain dans une petite montée, le dérailleur de Pierre se met dans les rayons, c’est la patte qui s’est cassée probablement elle s’était fêlée lors la lourde chute quelques jours auparavant et maintenant elle est en deux morceaux. Ce genre de pièce est spécifique à chaque vélo et nous n’avons pas le rechange. Apres avoir tant bien que mal bricolé la roue pour pouvoir au moins pousser, nous retournons sur nos pas et prenons une route qui pense-t-on nous mènera vers Logrono, ville plus importante. Je tire Pierre, accroché à mon bras et après presque 2 heures, une voiture nous signale que nous sommes dans le mauvais sens. Retour sur le sentier des pèlerins car il n’y pas d’autres possibilités. Nous repassons devant le point de l’accident presque 3 heures après notre problème. Après maintes poussettes nous atteignons Los Arcos où notre idée est de prendre le bus pour atteindre Logrono. Dans notre malheur, un couple de Brésiliens désire aussi prendre le bus avec leurs vélos car le monsieur ne peut plus continuer à cause de problèmes de santé. Nous nous entendons pour que Pierre et le Brésilien prennent le bus (si possible) et que sa femme et moi les rejoignent par la route car il n’y aura certainement pas de place pour tous. Le bus arrive et après quelques palabres, le chauffeur accepte de mettre tous les vélos dans la soute. Arrivé à Logrono, un policier nous indique un réparateur. Par une chance inouïe c’est un concessionnaire de la même marque (française) que le VTT de Pierre. Il ne possède en tout et pour tout que 2 pièces différentes et la chance voulant un peu tourner en notre faveur, il possède la bonne, celle qu’il nous faut. Nous repartons vers 16 heures 30, et passons à l’office du tourisme qui nous réserve un gite à Navarette que nous atteindrons après avoir roulé sur une espèce de route à plusieurs voies et où les camions nous doublent dangereusement. Nous quittons enfin cet enfer et arrivons au gite sous un coucher de soleil se mélangeant avec les nuages d’un plus bel effet.

Seulement 51 km parcourus car nous eu la panne et 4h30 passées sur le vélo.