Arzua – Santiago camino frances


Mardi 23 Juin

Nous démarrons du gite vers 7h 30, il ne nous reste qu’une quarantaine de kilomètres à faire aussi nous roulons tranquillement. Il tombe un petit crachin ce qui nous oblige à garder les k-way et à bâcher les sacs à dos pendant plusieurs kilomètres. Le climat est un peu celui de la Bretagne ce qui est normal car nous sommes presque au bord de l’océan. Nous suivons un chemin de forêt sous les eucalyptus qui dégagent leur forte odeur caractéristique. Petite pente raide et le chemin redevient rural et tranquille. Nous passons devant l’aéroport de Lavacolla et passons devant la borne 4 indiquant que nous ne sommes plus qu’à 4 km du but. Je ressens un peu comme le cheval qui sent l’approche de l’écurie, une sorte d’excitation intérieure. Nous voila au Monte do Gozo. C’est ici que par temps clair on peut apercevoir les clochers de la cathédrale. La tradition voulait que la première personne d’un groupe qui les apercevait pouvait s’appeler le roi des pèlerins. Ceci explique qu’un grand nombre de noms de famille se nomme encore actuellement Roy, Leroi, Rey en Espagne, Konig en Allemagne. Je pense alors à ces millions de soupirs de joie qui ont été probablement poussés ici par les pèlerins du monde entier lorsque leur regards se sont posés (ou se posent encore) sur la ville tout en bas. Un peu à l’écart, sur la gauche se trouve le monument qui rappelle la visite du pape Jean Paul II en 1993. La descente vers la ville n’est pas facile (escalier, circulation dense) car le chemin suit la route. Enfin nous apercevons le panneau “Santiago”. Avec Pierre, nous nous congratulons et cela vaut bien une pause. Nous prenons la direction de la vieille ville mais par un erreur de parcours nous arrivons par derrière sur le coté Ouest. Passage sous un porche et nous nous retrouvons sur la Praza do Obradoiro devant le Pazo de Raxoi qui est la mairie et le siège du parlement galicien. Il suffit juste de tourner la tête pour voir la cathédrale. Quel choc devant cette immense façade baroque et cette place presque vide pour le moment mais qui va se remplir de pèlerins dans peu de temps. Nous avons réussi à aller jusqu’au bout de notre projet. Un sentiment de fierté nous envahit. Nous passons un certain temps à contempler tout autour de nous avant d’aller au bureau des pèlerins pour recevoir notre Compostela, diplôme qui prouve par la vue de la credential et de tous les tampons que nous avons bien accompli le trajet. Apres avoir mangé et trouvé un gîte pour la nuit suivante, on se rend à la poste pour voir si ma housse de vélo est arrivée de France. Horreur, elle n’est pas là. Pourtant, d’après le bureau français, elle serait arrivée depuis deux jours. Retour à la poste mais la préposée reste sur ses dires, il n’y a rien…. quand un autre employé qui passait par hasard lui dit qu’il ne faut pas rechercher par le numéro mais par le nom !!!! Il revient avec le colis…Ouf, soulagement car cette housse est obligatoire pour rentrer par le bus. Pierre à pris une autre solution : il rentrera à Marseille par avion. Nous nous dirigeons vers le marchand de vélo qui fera un paquet normalisé avec les désirs de l’avionneur. Comme il nous reste un peu de temps nous visitons la cathédrale et regardons avec étonnement son botafumeiro. C’est un encensoir argenté de plus de 50 kg qui se balance en certaines occasions d’un bout à l’autre de l’église. Pierre ayant souhaité faire la dernière étape jusqu’à l’océan vers Fisterra et comme il nous reste 3 jours avant notre rapatriement nous partirons demain matin après le petit déjeuner.

41,5 km parcourus pour 3h20 sur le vélo.

Le trajet Le Puy en Velay/saint Jacques de Compostelle aura duré 23 jours pour 1550 km.