Bela Crkva – Dubova

Dimanche 20 Mai 2012

Nous nous levons très tôt vers 5 heures du matin car nous avons décidé d’un commun accord que notre voyage s’arrêterait à Drobeta-Turnu-Severin en Roumanie. La route devenant de plus en plus dangereuse et la motivation s’étant un peu amoindrie, il paraissait sage de finir ce trajet sans dégâts physiques. Aussi comme mon bus de retour ne part que le mardi et le vendredi de Roumanie, il va falloir être au plus tard le lundi à Drobeta-Turnu-Severin sous peine d’attendre 3 jours un autre départ. La journée va être dure, probablement la plus longue en kilomètres que nous n’ayons faite et il faudra ajouter une heure au passage de la Roumanie, fuseau horaire oblige. Après un jus d’orange et quelques biscuits, nous suivons la route jusqu’à Kaluderovo qui est le dernier village serbe. Le jour se lève à peine et nous pouvons distinguer dans le lointain la montagne roumaine. Nous passons la frontière sans encombre et très rapidement, ce pays étant dans l’union européenne. Le paysage change radicalement et les villages sont tout en longueur avec une seule rue principale. Les maisons sont mieux entretenues et sur le seuil les femmes nettoient avec un balai en paille. On sent carrément l’influence de la zone européenne qui doit probablement financer l’entretien des routes. Quels changements avec la Croatie et la Serbie! De temps en temps, au milieu de la campagne, se dresse une église, toute seule au milieu des champs.  A quoi peut-elle bien servir puisqu’il n’y a personne? On retrouve le Danube à Bazias et c’est une splendeur. On dirait une petite mer. Cela ressemble exactement à l’image de l’Irlande avec une route au milieu d’un désert tout vert parsemé de pierres grises. De temps en temps, quelques chiens errants sortent l’on ne sait d’où et se sauvent à notre passage. On nous avait dit de se méfier des chiens en Roumanie car une loi les protège et ils ne peuvent être capturés. Ceux-ci prolifèrent et deviennent sauvages. Mais ils ne semblent pas agressifs. Nous avons aussi rencontré, sortant d’un buisson deux enfants d’une dizaine d’années avec un matelas en mousse sous le bras. Comme il n’y avait ni voitures ni villages à 30 kilomètres à la ronde, la question reste posée : étaient-ils abandonnés? Que pouvaient-ils faire sur cette route loin de toutes habitations?  En passant Coronini, on assiste à un mariage au milieu de la rue. Les gens sont habillés en costumes folkloriques et dansent. Probablement, hier samedi, s’est déroulé le mariage et aujourd’hui dimanche, la tradition veut que l’on fête le premier jour suivant le mariage. Nous apercevons sur l’autre rive, en Serbie, les ruines du château de Golubac. Sur la route roulent les charrettes typiques de Roumanie en bois, tirées par des chevaux. Heureusement qu’il n’y a pas trop de circulation. Ce doit être un moyen de transport répandu car parfois des enfants tiennent les rênes. Nous arrivons à l’endroit le plus resserré du Danube entre les falaises. Sur la rive Serbe, en face de nombreux tunnels marquent la route. Il y en aurait plus de trente se succédant les uns à la suite des autres. Nous sommes maintenant arrivés dans les portes de fer.  Deux méchantes côtes nous épuisent avant d’arriver à Dubova. C’est un tout petit village et nous avons de la chance de trouver un logement chez l’habitant mais il n’y a  pas d’épicerie pour le ravitaillement. On va devoir gérer avec les quelques victuailles restantes au fond du sac. Difficile car nous avons roulé plus de 150 kilomètres et brûlé pas mal de calories. Mais on n’a pas le choix, il faudra faire avec en attendant demain.

Total de la journée 152 km, moyenne 20 km/h pour 7h36 de pédalage.